L'arthrose de la hanche, ou coxarthrose, est une usure progressive du cartilage qui recouvre les extrémités des os de l'articulation de la hanche (le fémur et le bassin). Le cartilage est un tissu lisse qui permet aux os de glisser l'un sur l'autre sans frottement. Quand il s'abîme, il devient rugueux, s'effrite et finit par disparaître. Cette dégradation du cartilage entraîne des frottements douloureux entre les os, qui réagissent en produisant des excroissances osseuses (appelées ostéophytes ou "becs de perroquet"). Le mouvement de la hanche devient alors difficile, raide et douloureux, surtout lors de la marche et des activités quotidiennes (enfiler ses chaussettes, ramasser un objet au sol). Les causes de l'arthrose sont multiples : vieillissement naturel de l'articulation, prédispositions génétiques, traumatismes anciens, certaines maladies inflammatoires ou à des anomalies de forme de la hanche (dysplasie).
Avant d'envisager la chirurgie, de nombreuses options non chirurgicales peuvent soulager les symptômes de l'arthrose de la hanche, en particulier au début de la maladie :
Lorsque les traitements non chirurgicaux ne suffisent plus à soulager la douleur et que votre qualité de vie est fortement altérée, la prothèse totale de hanche devient une solution très efficace.
L'objectif de cette intervention est de remplacer les surfaces articulaires usées par des implants artificiels.
Le chirurgien :
La fixation des pièces se fait par emboitement et impaction dans l’os qui a été dimensionné à la bonne taille. La plupart du temps aucun ciment ou « colle » n’est nécessaire.
Ces implants sont faits de matériaux biocompatibles comme des alliages métalliques (titane, cobalt-chrome) et des matériaux plastiques (polyéthylène) ou céramiques, permettant un glissement optimal et une usure très faible. Le choix des matériaux dépend de certains facteurs comme l’âge, la maladie responsable de l’arthrose et les pathologies associées (notamment si celles-ci exposent à un risque plus important de luxation prothétique).
Il existe différentes façons d'accéder à l'articulation de la hanche pour poser une prothèse. Parmi elles, la voie d'abord antérieure et antéro-latérale est une technique de plus en plus privilégiée.
Contrairement aux approches plus classiques (postérieure ou latérale pure) qui nécessitent de couper ou de désinsérer des muscles pour atteindre l'articulation, la voie antérieure et antérolatérale utilise un intervalle entre les muscles. Cela signifie que le chirurgien glisse entre les muscles de la cuisse et du bassin sans les couper ni les endommager.
Les avantages potentiels de la voie antérieure sont :
Cependant, il est important de noter que la voie antérieure peut être plus complexe techniquement pour le chirurgien et ne convient pas à tous les patients ou à toutes les anatomies. Votre chirurgien discutera avec vous de la voie d'abord la plus adaptée à votre situation spécifique.
Bien que la chirurgie de la prothèse de hanche soit l'une des plus courantes et des plus réussies en chirurgie orthopédique, comme toute intervention chirurgicale, elle comporte des risques. Il est important de les connaître avant d’accepter l’opération :
La reprise de la marche est immédiate après l’intervention avec un appui complet sous couvert de deux cannes les premières semaines puis une seule dès que le patient se sent en confiance.
Certains mouvements spécifiques sont contre-indiqués pour éviter tout risque de luxation et sont enseignés par le chirurgien et le kinésithérapeute avant la sortie de la clinique.
La rééducation n’est plus prescrite en systématique après une prothèse totale de hanche. Le fait de simplement marcher suffit à s’autorééduquer.
La conduite automobile est possible rapidement une fois les cannes anglaises arrêtées.
La reprise des activités physiques et sportives ne se fait qu’après avoir revu le chirurgien en consultation et avec son accord.
Votre chirurgien discutera avec vous de tous ces aspects et répondra à toutes vos questions avant l'opération.
L'objectif est de vous permettre de retrouver une hanche fonctionnelle et sans douleur, pour une meilleure qualité de vie.
Une prothèse totale de hanche est conçue pour durer de nombreuses années, souvent entre 15 et 25 ans, voire plus. Cependant, pour diverses raisons, elle peut nécessiter d'être remplacée, partiellement ou entièrement. On parle alors de "reprise" ou de "révision" de prothèse. Les principales raisons qui mènent à une reprise sont :
Avant d'envisager la reprise, des examens complémentaires (scintigraphie, ponction articulaire, scanner) sont nécessaires pour préciser le diagnostic et la cause de l'échec de la prothèse initiale.
La reprise de prothèse de hanche est une intervention plus complexe que la première pose, car le chirurgien doit retirer les implants existants, plus ou moins bien ancrés dans l'os, et reconstruire un environnement osseux qui a pu être fragilisé ou endommagé.
Comment ça marche ?
L'intervention est hautement personnalisée en fonction de la cause de la reprise et des implants à remplacer :
La durée de l'intervention est généralement plus longue que celle d'une première pose, et la récupération peut être plus lente.
Les risques d'une reprise sont globalement les mêmes que ceux d'une première pose, mais leur fréquence est souvent plus élevée en raison de la complexité de l'intervention et de l'état préalable de l'os.
Votre chirurgien vous expliquera en détail les spécificités de votre cas, le déroulement de l'intervention et les risques associés. L'objectif de la reprise est d'améliorer votre qualité de vie en soulageant la douleur et en restaurant la fonction de votre hanche.
Le conflit fémoro-acétabulaire (CFA) est une anomalie de forme au niveau de l'articulation de la hanche qui entraîne un contact anormal et répété entre la tête du fémur (sphère) et le bord de l'acétabulum (cavité du bassin) lors de certains mouvements, notamment la flexion et la rotation. Ce contact répété peut endommager le labrum (un anneau cartilagineux qui borde l'acétabulum et assure l'étanchéité de l'articulation) et le cartilage articulaire.
Il existe deux principaux types de conflit, souvent associés :
Les symptômes du CFA se manifestent souvent chez des adultes jeunes et actifs et incluent :
Avant d'envisager la chirurgie, des mesures non chirurgicales peuvent soulager les symptômes, surtout aux stades initiaux :
Ces traitements visent à gérer les symptômes mais ne corrigent pas l'anomalie de forme osseuse sous-jacente.
Lorsque la douleur persiste malgré un traitement non chirurgical bien conduit, et que le diagnostic de CFA est confirmé par l'imagerie, l'arthroscopie de hanche est l'intervention de choix pour corriger l'anomalie et réparer les lésions intra-articulaires.
Comment ça marche ?
L'arthroscopie de hanche est une technique mini-invasive qui permet au chirurgien d'opérer à l'intérieur de l'articulation sans avoir à l'ouvrir complètement, grâce à des instruments fins et une caméra :
Correction du conflit et réparation des lésions :
Les avantages de l'arthroscopie de hanche incluent :
Après l'intervention, une période de décharge partielle (utilisation de béquilles) est souvent nécessaire pour protéger les réparations, suivie d'une rééducation intensive et progressive.
Bien que l'arthroscopie de hanche soit une intervention sûre et efficace, comme toute chirurgie, elle comporte des risques :
Votre chirurgien discutera avec vous de tous les aspects de cette intervention, des bénéfices attendus et des risques spécifiques à votre situation. L'objectif est de soulager votre douleur, d'améliorer la fonction de votre hanche et de préserver votre articulation à long terme.