L'arthrose du genou, ou gonarthrose, est l'usure progressive du cartilage articulaire qui recouvre les extrémités des os du genou (fémur, tibia et rotule). Ce cartilage permet un glissement fluide et sans douleur. Lorsque le cartilage s'abîme, il devient irrégulier, perd de son élasticité et peut même disparaître par endroits, exposant l'os sous-jacent.
Cette dégradation provoque des frottements et une inflammation, entraînant :
L'arthrose du genou peut toucher l'ensemble de l'articulation (on parle alors de gonarthrose tricompartimentale) ou se localiser sur une seule partie (plus souvent le compartiment interne ou fémoro-tibial interne, on parle alors de gonarthrose unicompartimentale).
Elle est souvent liée à l'âge, à des traumatismes anciens (fractures, lésions méniscales), à des troubles de l’alignement des membres inférieurs (jambes arquées ou en X), ou à un surpoids.
Avant d'envisager la chirurgie, plusieurs traitements non chirurgicaux peuvent apporter un soulagement significatif, surtout aux stades initiaux de l'arthrose :
Lorsque les traitements non chirurgicaux ne suffisent plus à contrôler la douleur et que l'arthrose impacte sévèrement votre qualité de vie, une intervention chirurgicale peut être envisagée.
Complications fréquentes possibles de la prothèse du genou (PUC ou PTG) :
Bien que ces chirurgies soient très efficaces pour soulager la douleur et améliorer la fonction, comme toute intervention, elles comportent des risques :
Votre chirurgien prendra le temps de vous expliquer en détail l'intervention la plus adaptée à votre situation et de répondre à toutes vos interrogations. L'objectif est de vous permettre de retrouver un genou fonctionnel et sans douleur pour vos activités quotidiennes.
En tant que chirurgien orthopédiste spécialiste du genou, je suis là pour vous informer sur la reprise de prothèse totale de genou. C'est une intervention plus complexe que la première pose et qui répond à des indications précises.
Une prothèse totale de genou est conçue pour être durable, avec une espérance de vie moyenne de 15 à 20 ans, voire davantage pour beaucoup de patients. Cependant, divers problèmes peuvent survenir et nécessiter son remplacement partiel ou total, c'est ce qu'on appelle une "reprise" ou "révision" de prothèse. Les principales raisons sont :
La reprise de prothèse de genou est une procédure chirurgicale. Il n'existe pas de traitement non chirurgical qui puisse réparer ou remplacer une prothèse défaillante.
Avant de proposer une reprise, votre chirurgien réalisera un bilan complet pour identifier la cause exacte du problème. Cela inclut des radiographies spécifiques, des examens complémentaires comme le scanner ou l'IRM, des analyses sanguines et parfois une ponction du genou pour rechercher une infection. Le but est de s'assurer que la reprise est bien la solution adaptée et d'en planifier la stratégie.
La reprise de prothèse de genou est une intervention plus complexe et plus longue que la première pose. Le chirurgien doit retirer les implants existants, souvent bien intégrés ou associés à des pertes de substance osseuse, puis reconstruire le genou avec de nouveaux implants de révision.
Comment ça marche ?
L'intervention est adaptée à la cause de la reprise et à l'étendue des dommages :
La durée de l'intervention est souvent prolongée, et la période de récupération post-opératoire peut être plus longue et plus exigeante qu'après une première prothèse.
Les risques associés à une reprise de prothèse sont similaires à ceux d'une première pose, mais leur incidence est généralement plus élevée en raison de la complexité de l'intervention, de l'état préalable de l'os et des tissus.
Votre chirurgien discutera avec vous de tous les détails, des bénéfices attendus et des risques spécifiques à votre situation. L'objectif de la reprise est d'améliorer votre qualité de vie en réduisant la douleur et en restaurant au mieux la fonction de votre genou.
Le ligament croisé antérieur (LCA) est un des ligaments les plus importants du genou. Situé au centre de l'articulation, il relie le fémur (os de la cuisse) au tibia (os de la jambe). Son rôle principal est d'empêcher le tibia de glisser vers l'avant par rapport au fémur et de stabiliser le genou lors des mouvements de rotation.
La rupture du LCA survient le plus souvent lors d'un mouvement de torsion brusque du genou, d'une réception de saut déséquilibrée, ou d'un changement de direction rapide, typiquement rencontré dans les sports comme le ski, le football, le basketball ou le rugby.
Les symptômes immédiats peuvent inclure :
À distance de la blessure, la rupture du LCA se manifeste par une sensation d'instabilité du genou, notamment lors des mouvements de pivot ou de torsion, pouvant entraîner des "lâchages" ou des "dérobements" du genou. Cette instabilité peut limiter la pratique sportive et, à long terme, favoriser l'apparition d'arthrose en cas de lésion méniscale associée.
Pour certains patients, notamment ceux qui ont une activité physique modérée ou qui n'ont pas de sensation d'instabilité importante, un traitement non chirurgical peut être envisagé :
Ce traitement est adapté aux patients qui ne présentent pas d'instabilité fréquente dans leur vie quotidienne ou sportive.
La ligamentoplastie du LCA est l'intervention chirurgicale la plus fréquente pour traiter la rupture de ce ligament. L'objectif est de reconstruire un nouveau ligament pour stabiliser le genou. Cette intervention est quasi-exclusivement réalisée sous arthroscopie, une technique mini-invasive.
Comment ça marche ?
Complications fréquentes possibles de la ligamentoplastie du LCA :
La ligamentoplastie du LCA est une intervention courante avec un taux de réussite élevé, mais comme toute chirurgie, elle comporte des risques :
Des tunnels sont forés dans le tibia et le fémur pour fixer le greffon, à l’aide de vis, agrafes ou dispositifs spécifiques (AClip, BTLoop). Le greffon se transforme ensuite en ligament en environ un an.
Le succès de l'opération dépend beaucoup de la rééducation post-opératoire, qui est une étape cruciale et longue (> 7 mois) pour récupérer une fonction optimale du genou. Votre chirurgien et votre kinésithérapeute vous accompagneront tout au long de ce processus.
En tant que chirurgien orthopédiste, je vois de nombreux patients qui, après une opération du ligament croisé antérieur (LCA), rencontrent une difficulté inattendue : malgré une chirurgie réussie et des progrès en rééducation, leur muscle de la cuisse (le quadriceps) semble "endormi" ou moins efficace. C'est ce que nous appelons l'inhibition motrice d'origine articulaire (IMOA). Comprendre ce phénomène est la première étape pour mieux le gérer et optimiser votre récupération.
Imaginez que votre genou, après l'opération, est un peu comme un ordinateur qui a subi un choc. Même si tout est réparé, le système envoie des signaux de protection qui "freinent" la communication avec certains de ses composants. Dans le cas de l'IMOA, c'est votre genou qui, à cause de l'inflammation, de la douleur ou même du simple fait de l'opération, envoie des signaux à votre cerveau qui diminuent la capacité de vos muscles à se contracter pleinement, en particulier le quadriceps. Concrètement, cela signifie que même si vous essayez de contracter fortement votre cuisse, le signal nerveux entre votre cerveau et votre muscle n'est pas aussi "fort" ou "clair" qu'il devrait l'être. Votre muscle ne reçoit pas l'ordre de travailler à 100 % de ses capacités, ce qui peut rendre certains exercices de rééducation plus difficiles et ralentir la récupération de votre force.
Plusieurs facteurs peuvent contribuer à l'IMOA après une reconstruction du LCA :
L'IMOA peut avoir plusieurs conséquences sur votre récupération :
La bonne nouvelle, c'est que l'IMOA n'est pas une fatalité et qu'il existe des stratégies efficaces pour la combattre. La clé est une rééducation précoce et adaptée, menée en étroite collaboration avec votre kinésithérapeute.
Voici les principales approches que nous utilisons :
En résumé
L'inhibition motrice d'origine articulaire est un phénomène fréquent après une chirurgie du ligament croisé antérieur, qui peut freiner la récupération de la force de votre quadriceps. Cependant, en comprenant ses causes et en suivant rigoureusement votre programme de rééducation, en gérant la douleur et l'inflammation, et en utilisant des techniques spécifiques, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour surmonter l'IMOA et retrouver un genou fort et fonctionnel.
N'hésitez jamais à poser des questions à votre chirurgien et à votre kinésithérapeute. Votre implication est essentielle pour une récupération optimale !
Les ménisques sont deux petits fibro-cartilages en forme de "C" (ménisque interne) et de "O" (ménisque externe) situés entre le fémur (os de la cuisse) et le tibia (os de la jambe) dans l'articulation du genou. Ils jouent plusieurs rôles essentiels :
Les lésions méniscales traumatiques surviennent généralement lors d'un mouvement de torsion brusque du genou, d'une hyperflexion (genou très plié) ou d'un choc direct. Elles sont très fréquentes dans les sports (football, ski, rugby, tennis) et peuvent être associées à d'autres blessures, comme la rupture du ligament croisé antérieur.
Les symptômes d'une lésion méniscale peuvent inclure :
Pour certaines petites lésions méniscales stables, sans blocage et avec des symptômes modérés, un traitement non chirurgical peut être envisagé :
Cependant, dans de nombreux cas de rupture méniscale traumatique, surtout si elles entraînent un blocage ou une instabilité, une intervention chirurgicale est nécessaire car à terme la suture méniscale permet de limiter le risque d’arthrose.
Lorsque la chirurgie est nécessaire et possible, l'objectif principal est de préserver au maximum le ménisque, car sa fonction est primordiale pour la santé à long terme du genou et la prévention de l'arthrose. La suture méniscale est la technique de choix lorsque c'est possible. Elle est réalisée sous arthroscopie.
Comment ça marche ?
L'arthroscopie est une technique mini-invasive qui permet au chirurgien de travailler à l'intérieur du genou sans avoir à l'ouvrir complètement :
Les avantages de la suture méniscale sous arthroscopie sont :
Après une suture méniscale, une période de protection (parfois avec une attelle et une limitation de l'appui ou de la flexion du genou) est nécessaire pour permettre au ménisque de cicatriser, suivie d'une rééducation progressive et adaptée.
Bien que la suture méniscale soit une intervention courante et généralement efficace, comme toute chirurgie, elle comporte des risques :
Votre chirurgien discutera avec vous de la meilleure option thérapeutique et vous accompagnera dans le processus de récupération pour optimiser vos chances de retrouver un genou fonctionnel et sans douleur.